All post > Ce qui va changer en matière de recrutement
24 Mai 2020 à 13:01
Nous y sommes. Les entreprises vont devoir revoir leurs critères de recrutement (également dans leur mobilité interne) si elles veulent survivre à la crise. La sélection des candidats pour nos clients, a toujours été fondée en théorie, sur la base des soft skills. Dans la réalité, le candidat « plug & play » était bien souvent recruté à la défaveur d’un candidat « à potentiel » mais sans l’ensemble des hard skills requises : « On l’a trouvé excellent mais on ne veut pas prendre le risque de recruter un candidat que l’on doit former » entendait-on en guise d'explication.
Pression sur les résultats à court terme, problématique de rétention, manque de budget formation, le recrutement prenait souvent l’allure de rustine sur un organigramme plus que d’une réflexion sur l’organisation du futur et des compétences associées. Ces méthodes de recrutement ont eu deux conséquences : la première, une surenchère de salaire exponentielle rendant Luxembourg peu compétitif dans l’équation valeur ajoutée / coût salarial comparativement à d’autres pays européens. La seconde conséquence s’est matérialisée par un jeu de « chaises musicales ». La pénurie de candidats dans certains secteurs a ainsi généré des comportements consuméristes, parfois peu sains dans le rapport employeurs/employés. Cette problématique de turnover a créé un cercle vicieux: les employeurs limitant leurs efforts de formation compte tenu du risque de démission et les salariés adaptant leur motivation au regard du manque de considération humaine.
Et demain ? Compte tenu du contexte actuel, il faudra travailler ensemble, vraiment ensemble. C’est une condition sine qua none. Les compétences telles que l’adaptation, la créativité, « le self-starter », la résilience et surtout le sens du collectif sont devenues indispensables. L’individualisme n’a plus sa place et la juxtaposition d’experts comme modèle d’entreprise atteint clairement ses limites. Il est évident que nous allons vers une crise violente du marché du travail. Les opportunités seront plus rares et les candidats qui changeront d’emploi, auront mené un réel travail de réflexion quant à leur projet professionnel. Ils devraient être moins guidés par des aspirations vénales que les entreprises pourront d'ailleurs moins satisfaire. De leur côté, les entreprises devront s’attacher à redéfinir leur organisation pour faire face aux défis actuels. Les groupes qui repenseront leurs fondamentaux, et qui ne se figeront pas dans la panique, augmenteront leurs chances de pérennité et d’attractivité. Il s'agira bien de positionner les bonnes personnes aux bonnes places et de prendre le risque de changer ce qui fonctionnait (ou pas) "avant".
La crise sanitaire que nous vivons nous montre à quel point, « it is all about people », repensons nos modèles autour des compétences humaines de demain. Aujourd'hui est sans doute déjà révolu !