Si l’on prend la peine de les écouter et si on leur donne ce qui les nourrit, les jeunes actifs de la génération Z sont étonnants d’efficacité, annonce Jérôme Carbonnelle, partner chez GOTOfreedom. Il faut dire que chez nous, 70% des consultants en recrutement sont issus de la Gen Z. Tous sont là depuis plusieurs années, parfois ont même débuté leur carrière au sein de notre cabinet. Ils évoluent ensemble, relèvent tous les défis que nous leur proposons et, nous en sommes convaincus, sont à l’aube de très belles carrières.
Vous vous demandez comment nous faisons ? Voici nos conseils pour motiver et garder vos jeunes talents.
1 : Pour attirer un Gen Z, alignez vos actes et votre communication
Le mot valeur ne devrait jamais être utilisé à des fins marketing !
Roxane Klein, Recruitment Consultant
En tant que recruteurs externes, nous nous entretenons chaque semaine avec des dizaines de partenaires, clients et candidats. Ce que nous constatons, c’est que l’écart entre les valeurs affichées sur les sites web d’entreprise et la réalité du terrain pour les salariés est plus que conséquente. Pour la Gen Z, c’est inconcevable. Si une entreprise affiche des valeurs green ou sociétales, il souhaitera les retrouver dans son environnement de travail. Si ce n’est pas le cas, il cherchera un autre emploi. Sachez également qu’il n’est pas dupe, pour lui, rien de pire que le mot « Valeur » utilisé à des fins marketing.
Notre conseil : Veillez à avoir une cohérence entre votre discours et vos actes. Analysez votre communication. Est-elle en phase avec la réalité du terrain ? Pour en avoir le cœur net, effectuez une enquête en interne ou faites-vous accompagner pour travailler sur votre marque employeur et sur vos processus RSE.
2 : Intéressez-vous à sa personne plus qu’à ses compétences
Pour le Gen Z, l’humain prime. Il attend de son employeur d’être considéré en tant que personne et non pas en tant que ressource, même si de ressources, il ne manque pas ! Là où les générations précédentes se « contentaient » d’être comptables de fond, recruteurs ou analystes financiers, le Gen Z ne se définit pas uniquement par son travail. D’ailleurs demandez à un Gen Z ce qu’il fait dans la vie, il ne vous répondra pas uniquement en mentionnant sa profession. Lorsque vous recrutez un jeune actif, ne vous attendez pas à ce qu’il efface ce qui le rend unique pour rentrer dans la case définie par son poste.
Notre conseil : Lors du recrutement, intéressez-vous aussi à ses soft skills et à ses qualités humaines. Imaginez-le évoluer au sein de l’entreprise. Posez-lui des questions objectives qui permettent d’évaluer son potentiel, hors cadre professionnel également. Il lui manque une compétence technique sur son CV ? Rassurez-vous, il ne demande qu’à l’acquérir.
3 : Formation, coaching… investissez dans la formation continue du Gen Z
Les employés de la génération Z sont souvent caractérisés par leur désir d’apprendre et leur capacité à s’adapter rapidement, ce qui les rend très réceptifs aux opportunités de développement de compétences. En tirant parti de l’intérêt des employés de la génération Z pour l’apprentissage de nouvelles compétences en tant que stratégie de rétention, les organisations peuvent non seulement fidéliser leurs meilleurs talents, mais aussi promouvoir une culture de l’innovation et de l’amélioration continue qui favorise le succès à long terme.
Ermanno Zampiero, Recruitment Consultant at GOTOfreedom
J’ai fait 5 ans d’études, c’est bon, j’ai donné ! Ce genre d’expression, vous ne l’entendrez pas chez un membre de la génération Z. Les jeunes ont soif d’apprendre. Décrocher leur diplôme ne signifie pas pour eux la fin de leur période d’apprentissage, mais bien le début d’une carrière dans laquelle ils comptent évoluer. Et c’est là souvent que l’employeur a du mal comprendre pourquoi un jeune salarié quitte son travail après 1 ou 2 ans. En fait, le Gen Z a un rapport au temps qui passe complètement différent des générations précédentes. S’il a l’impression de stagner, s’il ne voit pas de possibilité d’évoluer intellectuellement ou en grade, il va chercher un autre moyen d’y arriver. Si vous ne lui donnez pas la possibilité d’évoluer, il ira la chercher ailleurs.
Et la sécurité de l’emploi alors ? Contrairement à ses ainés, garder son emploi n’est pas sa priorité. La faute probablement au contexte social actuel plutôt morose, sur fond de pandémie, de guerre, de faillite, chômage et de changement climatique. No Future ? Oui, il le pense. Alors il souhaite vivre l’instant présent. À bien y réfléchir, peut-on vraiment lui reprocher de chercher le meilleur pour lui, y compris dans sa vie professionnelle ?
Notre conseil : Ne lui vendez pas un poste ou un contrat mais bien un projet de carrière. Diminuez autant que possible toute inspiration du taylorisme dans vos postes. Intégrez au sein de votre entreprise des missions en mode projet et simplifiez la mobilité interne.
4 : Identifiez ses human skills et faites-en une force
Au-delà des compétences requises pour son métier, un Gen Z possède d’autres atouts qu’il sera ravi de mettre au profit de l’entreprise. Aisance digitale, gestion de projet, communication, génération d’idées innovantes… autant de compétences qui peuvent faire la différence. Il a du charisme ? Demandez-lui s’il accepte de participer à la communication de l’entreprise. Il fédère autour de lui ? Intégrez-le dans des projets d’équipe ou apprenez-lui à networker en représentant l’entreprise à des évènements. Il vous étonnera par sa capacité d’adaptation.
L’une des valeurs humaines qu’il porte est le respect des « anciens ». Il se positionne comme défenseur des travailleurs en général et des seniors en particulier. Beaucoup sont choqués par le comportement des entreprises à l’égard des personnes qui ont l’âge de leurs parents.
Notre conseil : Favorisez la mixité entre les générations et encouragez vos salariés, seniors comme juniors, à travailler ensemble. Intégrez dans votre entreprise une culture du mentorat dans laquelle chaque talent peut apprendre d’un autre, qu’il soit plus jeune ou plus âgé.
5 : Favorisez une culture du résultat ET un équilibre vie pro/ privée
Si le salaire est un facteur important pour le jeune actif, l’équilibre vie privée – vie professionnelle est également très important. En tant qu’employeur, vous avez à votre disposition des moyens pour aider vos salariés à gagner en qualité de vie sans que cela impacte la qualité du travail fournit. On pense évidemment au télétravail ou aux horaires de travail flexibles. Certaines entreprises vont même jusqu’à proposer des jours de congés « illimités » tout en gardant un œil attentif sur les résultats. Il s’agit ici de décorréler le temps de présence et la qualité du travail.
Notre conseil : Mettez en place des systèmes qui permettent à vos salariés de ne pas se sentir contraints par leurs horaires de travail et, évitez-leur tant que possible, les sources de stress liées à leurs trajets domicile / bureau.
Enfin, offrez-leur un management sur mesure fait d’écoute et de défis à relever. Définissez également des KPI’s qui permettent aux Gen Z de savoir ce qu’ils doivent délivrer. Instaurer un cadre n’est pas antinomique avec accorder de l’autonomie. Associez le télétravail à des feedbacks réguliers et ainsi, vous responsabilisez vos jeunes talents et les aidez à performer dans la durée.
Selon l’OCDE, en 2030 la GEN Z représentera 27% des actifs. Ils ne sont pas l’exception, ils sont la norme. Les entreprises n’ont d’autres choix que de s’adapter à ceux qui représenteront bientôt la majorité de leur masse salariale. Quand on y réfléchit, leurs désirs sont louables : progresser dans son travail, être considéré en tant qu’humain et non en tant que ressource, limiter l’impact de son activité sur l’environnement, apprendre des autres et enseigner aux autres…
La Gen Z serait-elle la génération qui instaure le recrutement durable comme une norme et non une contrainte ? Oui, certainement. Il s’agit d’une génération engagée dont les membres valorisent l’honnêteté et le travail quand ils se sentent respectés. Pour eux, le travail est un lieu de sociabilisation. Alors faites en sorte de les faire évoluer dans un cadre agréable qui favorise les échanges tout offrant des possibilités de se retrouver au calme… un peu comme s’ils étaient chez eux.